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Spirituel

Du lourd comme on dit. De l'inimaginable parfois. Et pourtant la simplicité d'une attitude : refuser les compromissions, au nom de ses idéaux catholiques. On y découvre également la force de l'instruction, ce savoir qui rend libre face à l'ignorance et la foule. Souvent drôle, émouvant, une récit historique et spirituel à mettre entre toutes les mains.

Un des nombreux livres sur Saint-François, par ailleurs le seul que j'ai lu. L'histoire du premier stigmatisé nous montre le paroxysme de la foi, du don de soi, de la souffrance et de la bonté.

L'histoire d'une petite Tutsi qui voit dégénérer l'entente ethnique, et qui perd quasiment toute sa famille. Cachée dans un placard de nombreux jours avec d'autres, elle transcende sa foi et utilise même la situation pour la tourner à son avantage. Un beau message d'acceptation de l'horreur et de pardon.

L'autre Francesco, celui du XXe siècle, qui par la Sainte Obéissance, la douleur et la foi a transformé la vie de milliers. Le livre ne croule pas sous les anecdotes piquantes, mais sa lecture nous plonge profondément dans ce personnage simple, dont les miracles et les actions débordent tout au long de son épuisant parcours.

Loin de raconter le Japon durant la Seconde Guerre Mondiale, ce livre suit l'itinéraire professionnel et spirituel de cet homme simple : sur les traces de Marie Curie dans le sacrifice de son corps à son métier de professeur dans le nucléaire, parallèlement à son cheminement dans le catholicisme jusqu'au 8 août 1945 ; ensuite son rôle pour assister les plus touchés, sur le site même de la catastrophe. Le texte nous rappelle aussi les circonstances de l'évangélisation du Japon quelques siècles auparavant.

Plusieurs histoires vraies ou supposées comme telles, parfois touchantes, et autrefois enseignées dans les écoles. Elles montrent la supériorité de la vertu, de la patience, de l'amour, de la fidélité, et de toutes ces choses aujourd'hui désuètes car hors du dogme consumériste et individualiste.

Le livre raconte, par le récit de la maman, l'histoire vraie d'une famille, de son désarroi, de son acceptation, de sa lutte, de ses pleurs et ses joies, face à la maladie d'un enfant. Sous un ton assez direct, elle relate leurs vicissitudes avec réalisme, sans chercher à cacher ses peurs voire ses erreurs. Tout cela pourrait simplement inspirer la tristesse, la compassion ou le respect, si quelques phrases parsemées ne révélaient pas avec une force incroyable le vrai sujet du livre : l'Amour incommensurable d'une mère pour sa fille, et sa réciproque encore plus éclatante.

Le regard d'une petite fille sur son père, immense chercheur, si modeste, si aimant, si dévoué pour ses malades. Entraîné dans la spirale de l'éviction, du Nobel, de son laboratoire, des médias, pour sa défense de la vie et des plus faibles, Jérôme Lejeune n'a jamais faibli et n'a jamais cherché à se faire plaindre. L'histoire est bouleversante et même si l'on se sent tout petit à côté, sa vie reste un modèle pour nous tous.

Cette autobiographie relate l'histoire folle d'un prêtre voulant servir en Russie, ne sachant pas que les aléas de l'Histoire lui permettront d'y aller, mais en tant que prisonnier dans les geôles soviétiques de la Loubianka. Les tortures subies pendant 5 ans n'étaient que le prélude d'une vie plus atroce encore dans le goulag sibérien. Et pourtant. L'abandon total à Dieu de Walter Ciszek dans des conditions extrêmes (douleur, solitude, températures, inhumanité) ne peut que fasciner, que la perspective soit humaine ou surnaturelle. Ce livre m'a personnellement transformé et m'a aidé dans des périodes difficiles où suivre la voie indiquée par le Très-Haut semblait si ardu.

Guerres

Un des meilleurs livres : historique, drôle, émouvant, révoltant, qui nous remplit d'admiration pour ces légionnaires aux premières lignes des conflits. Les aventures du lieutenant Mattei ont largement de quoi faire une série supérieure à Band of Brothers. Grandiose en un mot.

Si Primo Levi présente les camps comme un endroit où tous les hommes atteignent leurs penchants les plus sombres, la vie de Hélie semble prouver le contraire. Il a par la suite vécu tous les conflits : la guerre d'Indochine où il nous transmet son amour pour certains paysages et peuples d'Orient, l'Algérie où il participe au putsch d'Alger. Un grand homme de son siècle.

La question que l'on s'est tous posée, hormis aurais-je lutté contre le nazisme si j'avais été allemand : aurais-je résisté à exercer la torture, par besoin d'information ou dans un cycle de haine ? Le témoignage d'une vingtaine de personnes nous explique leur attitude et leur cheminement dans ce choix, avec le recul des décennies.

J'ai habité deux ans dans un bâtiment à son nom sans jamais me demander qui il était. Un grand parmi les grands, pieux catholique, bon, cultivé, visionnaire, théoricien, patriote évidemment, infatigable, charismatique, fédérateur, et excellent chef de guerre. Sans lui la guerre de 1914 aurait peut-être duré aussi longtemps que celles de 1870 et 1940, et le commandement interallié n'aurait jamais eu lieu. Ses mises en garde constantes contre l'Allemagne d'après guerre et la fragilité de l'ex-Alliance furent soigneusement ignorées.

Aventure

Le premier grand défi du plus grand explorateur des temps modernes. Ici, tranquillement, il se lance dans le tour de la Terre par l'équateur, sans moteur, avec de maigres bases de voile, et un mental hors du commun. L'Amazone à la machette, à la rame, quelques sommets, les narco-trafiquants, les tempêtes, l'Afrique aux mains des tyrans et des rebelles, en VTT. Le livre est mal écrit, mais quelle audace !

Non content de ses exploits précédents, il décide, avec un spécialiste du grand Nord, de rejoindre le Pôle Nord durant l'hiver. Plusieurs mois de nuit, de froid, d'ours, de dérive des glaces. Un mental surhumain chez ce Sud-Africain.

Qui était Magellan, pourquoi le connaissons-nous et qu'a-t-il accompli ? Comment périt-il ? C'est grâce à Antonio Pigafetta, engagé à ses côtés pour narrer ses aventures et le mener à la postérité, que nous pouvons aujourd'hui nous embarquer en pensée dans ce voyage rude et courageux.

Ce livre raconte sous forme légèrement romancée l'épopée des plus grands aventuriers de notre civilisation, que ce soit Clément Ader expérimentant les premiers vols, les premières explorations des pôles, Mermoz, La Pérouse, Elisée Reclus... Des histoires passionnantes qui nous font rêver et nous évader très loin.

Polémique

Écrit en 1895, il nous décrit de manière incisive et perspicace la psychologie collective : description des groupes et des meneurs, conditions et modalités de l'abaissement de l'intelligence des foules. Toujours tellement d'actualité.

Jean Sevillia, rédacteur au Figaro, nous refait découvrir comment quelques intellectuels, Sartre en tête, ont eu le loisir d'exprimer leur vision erronée de la société (fervents défenseurs du communisme en particulier), et comment certains journaux se sont plu à ostraciser toute pensée divergente. Les livres Historiquement Correct et Moralement Correct du même auteur valent également le détour.

L'immigration, sans contestation possible, est positive, et à tous niveaux, nous dit-on de manière peremptoire. Michèle Tribalat démographe à l'INED nous livre une enquête quasiment unique sur cette question, avec une démarche scientifique rigoureuse : les flux et la concentration des populations, le mythe du besoin d'étrangers, l'impact sur l'économie, et enfin la dimension idéologique sont décortiqués. Grâce à elle, le débat s'ouvre un peu plus en nos frontières, jusqu'à présent hermétiques à toute étude intérieure ou extérieure. Afin que cesse "une certaine préférence pour l'ignorance".

En ce temps de (nouvelles) guerres justes, voici un livre que tous les lecteurs des quotidiens de référence et spectateurs des images frappantes qu'on leur offre doivent lire. Donc le Kossovo, ce n'était pas les méchants serbes épurateurs de masse contre les gentils Kossovars ? L'OTAN n'endossait-il pas le rôle désintéressé du sauveteur d'une population subissant le génocide ? Il est douloureux mais nécessaire de constater les mensonges et la médiocrité de l'Occident vassalisé. Seul bémol : là où ils font preuve de sagacité sur le déroulement de cet affrontement ethnique, ils manquent quelque peu de clémence et de recul sur Milosevic et le conflit précédent.

Histoire

Daniel Lefeuvre en historien sérieux démonte tous les poncifs de la colonisation par de solides preuves et archives, en se focalisant particulièrement sur l'Algérie : la chair à canon africaine durant la Seconde Guerre, la reconstruction de la France par leurs bras, le besoin de main-d'œuvre algérienne en métropole, l'entreprise lucrative qu'était la colonisation, le génocide qu'elle a entrepris, etc.

Une belle biographie qui retrace le parcours d'un héros plus connu outre-atlantique qu'ici, enfant à la fortune précoce qui malgré tout voit dans le combat d'indépendance américaine un motif de sacrifice et d'engagement. Général à 19 ans aux côtés de Washington, après de belles victoires, le futur Héros des Deux Mondes revient en France. Chahuté par l'Histoire - cinq rois, deux révolutions, deux républiques, un empire -, il gardera toujours ses idéaux libéraux, de défense du faible et de progrès.

On a connu livre plus historique, certes. Mais quel plaisir de parcourir les rois de France et les histoires célèbres - souvent coquines je ne le cache pas - de notre pays sous l'œil de San-Antonio et du vénéré Béru, toujours aussi drôle dans ce hors-série.

Autres œuvres phares : Queue d'Âne, Le Standinge

Un des livres les plus lus sous l'Occupation écrit par le grand écrivain Lucien Rebatet. Il nous décrit sa vision lucide d'un conflit inévitablement perdu contre l'Allemagne, sa progressive admiration pour l'ordre sous le IIIe Reich (malgré le germanophobisme répandu à l'Action Française dans les années 30), l'inéfficience de ce groupe livrée au contrôle hégémonique de Maurras, le simulacre de préparation d'une Armée Française inconsciente et mal organisée, les mensonges grossiers de la presse française sur l'issue du conflit, l'implication à son sens des juifs dans cette guerre, le régime calamiteux de Vichy qu'il préfère fuir. Purgé des 125 pages les plus antisémites mais écrit sous une plume magistrale, ce long ouvrage dont il faut trier les idées de l'auteur reste d'une utilité historique profonde - mais est quasiment introuvable en France.

Science

Un entretien avec l'oublié du Prix Nobel, après son travail précurseur sur l'identification du virus du SIDA : la découverte, la forte opposition, la pression américaine pour les brevets, le Nobel décerné à son groupe sauf lui, puis l'actuelle poursuite de son travail pour mettre en place un vaccin. Révoltant, instructif et stimulant.

Sept biographies étonnantes de chercheurs du temps de la grande envolée de la mécanique quantique, Dirac, Ehrenfest, Einstein, Gamow, Majorana, Pauli, Schrödinger : des timides, des drôles, des sûrs d'eux, mais tous pourvus de la même passion pour ce domaine tellement peu intuitif.

Un historique par thèmes des différents courants de pensée physique, où sont décrits le génie expérimental d'un Faraday, les annus mirabilis d'un Newton et d'un Einstein, la fondation de l'optique par Fresnel peu modifiée jusqu'à nos jours, la mort injuste de Lavoisier, le sort maudit réservé au cœur de Planck et bien d'autres biographies passionnantes de ces individus hors du commun.

Il est particulièrement osé d'écrire un livre niant le concept d'Évolution. Mais l'auteur nous montre par plusieurs aspects les limites de ce qui n'est qu'une théorie, donc au mieux imparfaite : l'opposition plus scientifique que religieuse des savants de l'époque en même temps que les doutes de Darwin lui-même, le manque de fossiles liant les espèces, la généralisation abusive de la microévolution à la macroévolution ou à l'apparition de la vie, des considérations génétiques qui selon lui ne vont pas dans ce sens, l'énigme de la perfection (la plume doit être parfaite pour permettre de voler et ne sert à rien sinon) ; pour lui les 150 ans de cette théorie n'ont pas apporté autant de preuves qu'on aurait pu l'espérer. Il n'aborde pas le nouveau domaine de l'épigénétique qui ôte l'omnipotence au génome pour laisser une part aux traces laissées par la vie vécue des parents.

Avec un évident talent de conteur, mêlant récit historique et parcours personnel, l'auteur nous retrace les avancées de la médecine, souvent au travers de personnages hors du commun et luttant contre leur époque : la méthode d'Hippocrate, Vélase et la dissection, Harvey et la circulation du sang, les premières anesthésies, les varices particulièrement développées par en France à cause de Napoléon, les fistules de Louis XIV, Semmelweis et l'hygiène limitant les décès des parturientes, ou la thèse de Céline. Beaucoup d'embûches et un long chemin accompli et à parcourir encore. Passionnant même pour les novices.

Ce livre, fruit d'un an de recherche, remet en cause les mythes vaccinaux, de manière totalement argumentée et documentée. Il utilise les données officielles des maladies infectieuses pour retracer les courbes au cours du XXe siècle, épluche les articles scientifiques, les documents de l'OMS, les procès aux firmes pharmaceutiques, etc. Pour les vaccins principaux utilisés en France, la conclusion est qu'à moins d'une prédisposition (raciale, génétique, familiale, etc.), les vaccins courants en France sont sans utilité concrète, voire nuisible à cause des nombreux effets secondaires, et des impacts épidémiologiques subséquents à la vaccination massive. Le livre explique les mécanismes et les liens qui poussent le paradigme vaccinal à dominer.

Théâtre

La tirade des nez, celle des Non merci, Cyrano qui souffle à Christian sous la fenêtre, tant de scènes cultes dans cette pièce de théâtre qui allie panache et émotion. Son immense succès, depuis sa première risquée où il reçoit entre deux actes sa future Légion d'Honneur tellement le public est conquis, perdure jusqu'à aujourd'hui, notamment avec l'excellent film de Rappeneau.

Un autre héros brillamment versifié cette fois-ci par Hugo ; l'intrigue porte sur l'ascension par ses qualités d'un homme de condition médiocre jusques aux plus hautes fonctions, et au cœur le plus inaccessible.

Comme le Cid, une histoire vraie éclatante, émouvante, parfaitement retranscrite sous la plume de Corneille (1641). Une intrigue pleine de suspension, où les sentiments féminins s'opposent à la haute vertu du courage et de l'abnégation totale pour sa Patrie. Des questions que les gens se posaient encore au siècle de Louis XIII pendant la guerre fratricide avec l'Espagne.

Roman

Presque aussi connu que 1984, ce roman de Orwell raconte la prise de pouvoir des animaux qui expulsent leur propriétaire Mr Jones, avant de s'auto-gérer. Cette critique du stalinisme recèle un profond cynisme, et sa lecture contemporaine se transpose quasiment aussi bien à notre régime actuel. Plus qu'à cause d'un paradigme défectueux, on aurait vite tendance à croire qu'entre les cochons mauvais, les moutons abrutis de slogan, les chevaux inaptes à la réflexion, les poules couardes et l'âne désabusé, nos voies de sortie sont bien étroites.

Divers

Une des thèses très forte de Girard développée dans ce livre de 1982 : la naissance d'un mythe se construit autour d'un meurtre véridique, vue sous le point de vue du persécuteur, qui a transformé la victime en divinité au cours du temps, car son sacrifice a permis de retrouver à la société un calme temporaire. Il met en opposition cette genèse mensongère aux Évangiles, où c'est sous l'angle du persécuté qu'est contée l'histoire, et en déduit leur véracité. Pensée originale et stimulante, que l'on peut découvrir plus facilement dans d'autres ouvrages d'entretiens plus accessibles et plus récents.

Salvatore est un des grands maîtres de la littérature fantastique et Drizzt do'Urden resplendit dans l'univers des Royaumes Oubliés par ses qualités humaines et guerrières exceptionnelles. Beaucoup d'action et d'émotion dans ces livres qui se dévorent, même si comme moi vous n'avez pas été sensible à Tolkien ou si vous n'avez pas le courage de lire le très long Seigneur des Anneaux.